Gérer ses émotions : une idée "tendance"?
Si vous faites partie des personnes en recherche d'un mieux être, si vous faites du développement personnel, vous avez certainement entendu dire qu’il faut apprendre à gérer ses émotions. En effet, depuis plusieurs années, un vent de sérénité cherche à souffler dans le monde du développement personnel. Gérer ses émotions serait soi-disant la réponse d’un mieux être, d’une vie paisible et sans remous. Alors gérer ses émotions, une idée “tendance”, réaliste ou pas?
#Le but des émotions
La société prône de plus en plus les vertus, du calme, du contrôle de soi en toutes circonstances. Ce ne serait pas politiquement correct de montrer son contentement, au travail, avec des amis.
De même, en tant que parents, nous attendons de nos enfants qu'ils soient “lisses”, on panique dès lors qu’ils se mettent en colère, qu'ils se roulent par terre, et nous nous sentons désemparés lorsqu'un chagrin les envahit, et leur demandons de se calmer, en vain.
Rester calme en toutes circonstances est ce réellement possible et est-ce réellement sain?
Si les émotions existent, pourquoi vouloir à tout prix les gérer, les contrôler.
Sommes-nous donc à ce point aliénés que nous en oublions notre nature humaine?
Le mot émotion vient du latin emovere, qui signifie mouvement.
Le mouvement de ressenti tout d’abord à l’intérieur de nous, qui génère une réaction à l’extérieur de nous. Les émotions sont nécessaires à notre survie psychologique, notre cerveau reçoit une impulsion nous poussant à agir pour nous protéger
#Un système de protection individuel
L’émotion est le résultat de l’évaluation que nous faisons au sujet d’un événement, d’une situation et ce, en fonction de nos connaissances du moment, de notre histoire personnelle, de notre perception du monde. Elle est autant psychologique que physiologique.
Cette évaluation est rapide, inconsciente et surtout automatique. Cette impulsion parfois vive, se génère en une fraction de seconde pour répondre à des questions de survie et de protection essentielle:
- Qu‘est ce que cet évènement, situation implique pour moi et ma famille?
- Quelles seront les conséquences si je ne me positionne pas?
- Comment vais-je pouvoir faire face à cet évènement?
- Comment atteint-il mes valeurs?
Cette évaluation est une des plus subjective possible. Reprenons l’exemple d’un enfant qui fait une colère dans un magasin, les parents ressentent honte voir colère, les personnes autour agacement voir amusement (parfois). La situation est la même, le ressenti différent en fonction de la position de chacun des protagonistes.
#L’impact des émotions
Les émotions ont un réel impact sur notre équilibre intérieur et notre santé en général.
Saviez vous que 5 mn de colère demande à notre corps 5h de travail actif afin d’éliminer la montée de cortisol dans le sang?
Au contraire, dans la joie d’être avec ceux qu’on aime ou le fait d’apporter notre contribution à nos contemporains, nous libérons les hormones du plaisir que sont l’endorphine et la dopamine, ainsi que l’ocytocine, hormone de la confiance, apportant :
apaisement du stress
relaxation
capacité d’initiative
confiance
empathie
générosité….
Ceci expliquerait le fait de vouloir à tout prix gérer les “mauvaises” émotions pour ne garder que les aspects positifs des “meilleures”
Je tiens ici à rappeler le symbole Taiji, plus connu sous l'appellation du Yin et du Yang.
Ce symbole représente les opposés et leur intrinsèque raison d’être. Il y a un peu de positif dans le négatif et un peu de négatif dans le positif. Tout comme le côté pile est indissociable du côté face d’une pièce.
Vos émotions ont leur raison d’être, et les émotions positives ne sont rien sans les émotions négatives.
Ma question est la suivante:
- Vous empêchez vous de vivre vos émotions positives?Non bien sûr vous les accueillez
- Que faites-vous de vos émotions négatives? Vous les rejetez, vous tentez désespérément de les éviter.
#Accueillir, plutôt que gérer nos émotions
L’émotion n’est pas un problème, il s’agit d’une information à prendre en considération. Toute émotion est donc normale.
Les émotions deviennent un problème à partir du moment où on les ressent alors qu’elles ne sont pas nécessaires, ou quand elles s’expriment de façon disproportionnée face à un évènement, lorsqu’elles nous emmènent plus loin qu’il ne faudrait.
Il sera alors essentiel de regarder en amont les causes de ces réactions qui nous font perdre nos moyens plutôt que de nous aider à nous positionner et nous aider à prendre de bonnes décisions.
L'expression de l’émotion, parfois vive, de l’enfant vient de ce que son cerveau n’a trouvé que cette solution à ce moment précis.
Accueillir, écouter sans chercher à contrôler, c’est reconnaître l’enfant et sa souffrance et lui permettre de se sentir être complet et ne pas se sentir aimé uniquement lorsqu’il est souriant et gentil.
Ce travail d’accueil est la base pour construire un psychisme équilibré.
#Gestion de l’alimentation émotionnelle
Bien souvent, les personnes souffrant d’alimentation émotionnelle, ne savent pas accueillir leurs émotions, car elles n’ont pas reçu cet accueil enfant. Sans aucun méchanceté de la part de leurs parents, parfois il s’agit juste de petites phrases qui n’ont pas permis à l'enfant qu’elles étaient d’exprimer leurs émotions et se construire solidement.
Devenues adultes, elles répondent à ce manque de structure émotionnelle par l’alimentation.
La bonne nouvelle aujourd’hui, c’est qu’il est toujours possible de faire un travail pour rééduquer nos habitudes de traitement de l’émotion.
Il est toujours possible d'apprendre à accueillir ses émotions
en apprenant à la repérer
en apprenant à mettre un espace avec elles
pour prendre le temps d'accueillir et se poser les bonnes questions
- Qu ‘est ce que cette émotion me dit?
- Quel besoin a-t-il besoin d’être rempli?
- Cette émotion est-elle adaptée à la situation?
Cet accueil, cet espace, permet de reprendre le contrôle sur notre réaction, notre comportement vis-à-vis de l’émotion et de l’observer de plus en plus de manière consciente.
Il s'agit d’un apprentissage, menant vers une meilleure compréhension de soi.
la compréhension qui permet alors de lâcher la réponse, le comportement par l’alimentation.
Comment ressentez-vous cette chronique? Cela vous permet il une autre vision de vos comportements alimentaires?
Si vous souhaitez faire un pas de plus vers le lâcher prise sur l'alimentation et apprendre à mieux accueillir vos émotions, vous trouverez ici une séance de sophrologie accessible à vie, avec 7 exercices.
Sylvie Bulot
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