Arrêter le chocolat, oui mais... : 5 étapes magiques
Le chocolat est un peu différent de tous les autres aliments, il remporte l’unanimité auprès d’un très grand nombre de personnes. Nous lui attribuons aussi des vertus
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neurologiques,
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psychologiques
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cardio-vasculaires,
Et malgré sa teneur énergétique, hors normes, signalons qu’il est l’un des aliments les plus caloriques après les corps gras! La plupart d’entre nous le reconnaissons comme un stimulant réconfortant et nous apprécions le déguster. Le chocolat a donc tout pour plaire!
Mais a-t-il réellement des effets sur le moral ?
Le chocolat, vraiment bon pour le moral?
Réponse officielle, OUI MAIS...!
Oui, le chocolat est vraiment bon pour le moral, mais cet article explique que ce n’est pas parce qu’il contient des substances actives sur le cerveau! ? Si nous nous faisons plaisir en le mangeant à l’instar des aliments gras et sucrés. Alors pourquoi s’en priver?
Prenons le temps de regarder si il est vrai que le chocolat est un stimulant cérébral.
Deux études ont testé l’impact du chocolat sur nos fonctions cognitives, en partant d’une boisson qui était très riche en flavonoïdes , qui sont un type des polyphénols⁵ du cacao. Ces études montrent que les personnes ayant bu chaque jour, cette boisson chocolatée était plus performant sur des tests de mémoire que ceux qui n’en n'avaient pas consommé.
Plusieurs études scientifiques démontrent que ces molécules améliorent la plasticité neuronale, c’est-à-dire la réorganisation des neurones, ainsi que les fonctions neurovasculaire et diminuent la neuroinflammation. D’autres études en I.R.M., imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, ont mis en évidence que l’apport élevé en flavonoïdes améliorerait le fonctionnement du gyrus denté, une région de l’hippocampe qui est impliquée dans les fonctions d’apprentissage de mémoire.
Le chocolat, un concentré d’énergie ?
Cependant, les concentrations en polyphénols du chocolat étant entre 10mg et 19 mg par grammes de chocolat, nous aurions besoin de manger au moins une plaque de 100 g de chocolat noir cuit pour atteindre 800 mg de polyphénols . Le souci étant que cela nous apporterait en même temps 550 kilocalories!
En effet, à moins de consommer de la fève de cacao crue non transformée sans fermentation, ni séchage, ni torréfaction, c’est-à-dire un produit cru propre cueillie maturité biologique, le chocolat cuit comme nous le connaissons en plaques a donc des effets neurologiques bien limités. (Ce produit existe! Si tu souhaites en savoir plus tu peux me demander des explications ici contact@jesuispositive.com)
Alors pourquoi le chocolat nous fait-il tant de bien?
Quels sont les bienfaits psychologiques du chocolat ?
En 2007¹, une étude sur 2692 australiens qui se disaient dépressifs, dont 71 % de femmes jugeaient nécessaire de consommer du chocolat pour soigner leurs symptômes ainsi que leur anxiété ou leur irritabilité. D’autres études confirment que nous mangerions du chocolat pour supporter des émotions trop intenses, voire pour traiter un état dépressif.
En 2008², en Finlande, l ‘équipe de Timo Strandberg a étudié pendant plusieurs années le bien-être psychologique 2374, finlandais âgés de plus de 60 ans? L’équipe a montré que ceux mangeant du chocolat allaient beaucoup mieux que les autres ! Ils se sentaient en général plus heureux était plus optimiste que les autres, mais ce type d’études ne prouve pas que le chocolat rend plus heureux. Chaque individu étant différent à bien d’autres égards, d’autres travaux où l’on ne teste que l’effet de la consommation du chocolat, indépendamment des autres facteurs, serait nécessaire pour confirmer ses résultats.
En 2006³, une équipe allemande a comparé l’effet de la consommation d'une pomme et d’une barre de chocolat chez 37 femmes en bonne santé, les deux aliments ont réduit la sensation de faim, amélioré l’humeur, stimulé l’activité cérébrale, mais l’impact du chocolat était plus important ! Manger du chocolat a activé en plus, les régions cérébrales lieu plaisir et chez quelques femmes, celles associées à la culpabilité.
# Quelle est donc cette substance du chocolat bonne pour le moral?
Il s'agit peut-être du magnésium très concentré dans le chocolat et dont les effets relaxants sont connus. On le sait, un déficit magnésium provoque une diminution de la dopamine cérébrale qui est un neurotransmetteur impliqué dans la motivation, un circuit de la récompense. Ou bien les méthylxanthines, stimulants du système nerveux central et des centres respiratoires, tels que la caféine du cacao pourrait être en cause. Le cacao est riche en dérivés des anandamides qui en se liant aux récepteurs cannabinoïdes cérébraux provoquent de l’euphorie.
Déjà en 1994, les chercheurs américains avaient fait une expérience avec des gélules contenant les substances psychoactives du chocolat . Ils ont alors démontré que l’effet sur le moral était quasi nul. Les concentrations présentes dans le chocolat seraient donc trop faibles. Alors comment expliquer les bienfaits du chocolat?
#Serait-ce pour se faire plaisir ?
Au final, ce serait l’association du bon goût du chocolat de cette teneur élevée en glucides en lipides qui rendrait le chocolat bon pour le moral !
Traci Mann⁴ de l’université du Minnesota a montré que le chocolat a les mêmes effets sur le bien-être que les glaces ou les cookies, cela s’explique par le point de félicité. Les industriels, lors de la création des plaques de chocolat, de cookies ou même de chips, arrivent à créer un équilibre qui s’appelle le point de félicité . Il s’agit d’un équilibre savant dosé entre le sel, le sucre et le gras. C’est ce point de félicité qui viendrait calmer l’anxiété des participants, ayant vu des films tristes ou anxiogène , déclarant se sentir tous beaucoup mieux après avoir mangé du chocolat, des cookies, des glaces ou des chips. Certains disent même être addict au sucre mais on se rend compte avec le point de félicité que ce n'est pas si simple.
C’est donc le mix “gras-sucré-salé”, qui exerce un effet antistress grâce à la consommation de ce genre d’aliments, favorisant la sécrétion d’endorphines responsables du plaisir. Traci Mann . Je crois que le chocolat est vraiment bon, et que nous pouvons l’apprécier à sa juste valeur, sans craquer sur la plaque en entier.
On peut observer qu’il existe des personnes addicts au chocolat et qui se sentent soulagées après en avoir consommé.
Des chercheurs français ont observé le comportement et la personnalité de ces dévoreurs de chocolat; entendez des personnes qui mangent entre 100 à 500 g de chocolat par jour. L’analyse de leur profil psychologique est assez surprenante! Ce sont des personnes dépourvues d’anxiété, hyper professionnelles, très actives physiquement mais ne souffrant ni d’insomnie, ni d’agitation et ne prenant pas de poids.
Cependant quand ils ne mangent pas leur “dose” de chocolat, ils sont légèrement anxieux sans aucun symptôme de manque. Le chocolat n’est pas une “drogue”, mais certaines personnes utilisent l’alimentation à des fins anxiolytiques. Il faut donc faire la différence. Cet aliment, parce qu’il est bon et riche en glucides et en lipides, provoque avec son point de félicité un véritable plaisir alimentaire.
5 étapes à suivre pour réussir à arrêter le chocolat
Pour commencer, voici étapes à suivre si tu veux réussir à arrêter le CHOCOLAT…
# Etape n°1 : Prendre conscience de sa consommation de chocolat
Tu l’auras compris : la première étape va consister à identifier les moments où tu manges le chocolat par plaisir des moments où tu t'en sers comme anxiolytiques Et ,ce n’est pas toujours évident de s’y retrouver…
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Mon conseil : tiens un journal alimentaire pendant une semaine pour noter toutes les fois où tu consommes du chocolat.
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Note les circonstances qui entourent ta consommation de chocolat, comme ton humeur, ton niveau de stress, ou ton environnement. (je sais, parfois c'est relou mais tellement important crois moi!) ?
# Etape n°2 pour arrêter le chocolat : Identifier les déclencheurs
Ton but est d’arrêter le chocolat, mais comme nous l’avons vu, tu ne vas pas arrêter toutes les prises de chocolat !
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Analyse tes notes pour identifier les schémas et les déclencheurs qui te poussent à manger du chocolat. Par exemple, est-ce que tu manges du chocolat principalement en réponse au stress au travail ou à la fatigue en fin de journée ?
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Identifie les émotions sous-jacentes qui pourraient déclencher tes envies de chocolat, comme l'anxiété, la tristesse, ou l'ennui.
# Etape n°3 pour arrêter le chocolat : Explorer des alternatives saines
On l'a vu le chocolat a aussi des effets bénéfiques, cependant si ta consommation est excessive, te contrarie et te fait prendre du poids, il va te falloir à un moment observer cela autrement, changer ta perception.
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Cherche des alternatives saines qui peuvent satisfaire ton envie de chocolat tout en t'apportant des bienfaits nutritionnels. Certains diront, de remplacer le chocolat ,par exemple par des fruits frais comme les fraises ou les framboises te certifiant que cela va t'offrir une touche sucrée et satisfaisante. Hum...Hum... je ne suis pas convaincue que lorsqu'on prend le chocolat comme anxiolytique cela fonctionne!
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D'autres te diront d'opter pour du chocolat noir avec une teneur en cacao élevée (70% ou plus) pour bénéficier de ses antioxydants et de ses autres bienfaits pour la santé. BLA... BLA... BLA...
Encore une fois, à cet endroit là et avec toutes les c***eries que je lis parfois, je dois faire un stop!
Ça ne marche pas!
Si tu as VRAIMENT envie d'une barre de chocolat Côte d'Or au lait, pourquoi te martyriser avec un morceau de chocolat noir à 70% ou pire 90% ?
Tu te fais du mal, tu te mets en restriction et tu t'enfonces davantage dans un cercle vicieux de compensation.
# Etape n°4 : Établir des limites et des objectifs
Pour cette quatrième phase, je t’invite à essayer de comprendre les effets du sevrage sur ton corps.
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Fixe-toi des limites claires pour ta consommation de chocolat. Par exemple, décide de ne manger du chocolat que les jours de la semaine où tu en as vraiment envie, et limite toi à une portion raisonnable.
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Définis des objectifs réalistes pour réduire progressivement ta consommation de chocolat. Par exemple, vise à diminuer ta consommation d'un carré de chocolat par jour à un carré tous les deux jours.
# Etape n°5 pour arrêter le chocolat : ne pas arrêter le chocolat!
La cinquième étape découle de la précédente : il s’agit de mettre toutes les chances de ton côté pour réussir à manger du chocolat quand c'est bon pour TOI!
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Identifies des activités alternatives à la consommation de chocolat lorsque tu ressens une envie irrésistible. Par exemple, fais de la marche rapide, appelle une amie, ou pratique des exercices de respiration profonde, si cela fonctionne c'est que c'était davantage une envie "anxiolytique"
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Autorise toi le chocolat, et surtout celui que tu aimes et EN CONSCIENCE.
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Assied toi déguste et cherche un peu à la fois à entendre ce qui se passe en toi.
En conclusion
Les pulsions pour le chocolat ne reflètent que le désir de manger un aliment agréable, à l’instar des cookies, glaces et autres chips et saucissonnades. Donc le chocolat est nourrissant, bon et fait du bien au moral. Et à condition de le manger, non dans le but de l’utiliser comme un anxiolytique, mais dans celui de se faire plaisir, un carré de chocolat peut largement suffire!
En mettant en œuvre ces étapes et en restant attentif à vos habitudes alimentaires et émotionnelles, vous pourrez progressivement changer vos comportements vis-à-vis du chocolat et adopter des choix plus équilibrés pour votre santé et votre bien-être mental et physique. À consommer toutefois avec modération⁶
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Sylvie Bulot
Sophrologue, thérapeute en psychologie positive, neuro-nutrition
Conférencière et Autrice
¹ The Treatment of Nonmelancholic Depression:
When Antidepressants Fail, Does Psychotherapy Work?Gordon Parker, MD
Psychiatrist and Scientia Professor, Black Dog Institute, University of New South Wales, Sydney, Australia.
Correspondence: Black Dog Institute, Hospital Road, Prince of Wales Hospital, Randwick, Sydney, Australia; g.parker@unsw.edu.au
²https://ichgcp.net/fr/clinical-trials-registry/NCT01041989
³https://academic.oup.com/eurheartj/article/31/13/1616/418351?login=false
⁴https://psycnet.apa.org/index.cfm?fa=buy.optionToBuy&id=2014-34446-001
⁵Les polyphénols sont de puissants antioxydants qui peuvent aider à neutraliser les radicaux libres.
6 Article écrit avec le livre”Connaître son cerveau pour mieux manger” de Jean-Michel Lecerf
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